Mon premier modelage
Ma première sculpture

Ma première sculpture est le premier article de mon défi. Une création… Un parcours unique est un défi que je me suis donné afin d’éclairée ma vision, mon chemin, le votre peut-être aussi.

C’est une fenêtre ouverte sur la création. Un petit bout de mon histoire personnelle, expérience qui semble insignifiante mais qui fait partie intégrante de mon itinéraire. Un grand pas fait dans l’insouciance pourtant.

Il est des défis que l’on se donne parfois inconsciemment et qui éclaire notre chemin comme j’espère, ces narrations vous ouvrirons des horizons.

Mon Défi – Chapitre 1

Je suis arrivée dans les côtes d’Armor en 1996. Le travail salarié me pesait depuis quelques temps déjà. Je voulais être à mon compte et vivre au bord de la mer. Alors, pourquoi ne pas acheter un commerce près du littoral ? C’était une option comme une autre et ce fut la mienne.

Finalement, j’ai opté pour l’achat d’un petit bar que j’ai transformé en crêperie. Je l’ai appelé « la Clepsydre » en symbole du temps qui passe. Me connaissant, je savais qu’un jour viendrait où je choisirai de l’arrêter cette clepsydre ! Je choisirai de ne plus l’alimenter car le temps de cette expérience serait écoulé et qu’alors, il faudrait partir…

Au bout de 3-4 ans, ma petite entreprise commence à avoir une belle réputation, je travaille pas trop mal et c’est finalement même assez facile lorsque l’on sert de la qualité dans une assiette que l’hôte revienne un jour ou l’autre se rassoir à la même table !

Et, en effet, les touristes mais aussi des habitués des environs ont fini par élire « la Clepsydre » comme un rendez-vous incontournable, avant ou après une ballade sur le cap Fréhel !

Innover dans les crêpes et galettes !

J’ai même eu plusieurs bandes de jeunes du secteur y venir tenir siège chaque week-end. Par jeu, certains se défiaient pour savoir lequel d’entre eux mangerait le plus de « Gargantua » !!

La « Gargantua » c’était la galette la plus copieuse de la carte !

En voici la recette :
Dans cette fameuse galette, que je tournais au fur et à mesure, j’y déposais d’abord un oeuf miroir puis un peu de fromage râpé. Des lardons dégraissés suivaient apportant une jolie touche rosée à la garniture. La galette était alors pliée par une petite moitié et déposée dans l’assiette. Il fallait voir le jaune d’oeuf et un peu de lardons dépasser. S’en suivaient un steak haché qui avait cuit à côté dans une poêle, de la salade coupée gentiment et des pommes de terre rissolées à point. Et pour finir, j’arrosais le tout d’une sauce de salade maison. Je repliais les petits bords extérieurs de la galette et le tour était joué !

Je peux vous dire que je n’ai jamais réussi à en manger une entièrement ! Beaucoup trop copieuse pour moi ! Je préférais celle que j’avais appelée la « Sucrée Salée » où je laissais gonfler 3 rondelles d’andouille de Guéméné. La galette était ensuite pliée en 3 afin d’y déposer sur le dessus au milieu des pommes caramélisées avec un soupçon de cannelle et du beurre bien sur.

Huuum, c’était vraiment bon. Bref, je ne vais pas vous parler de toute ma carte de l’époque, 😉 de bons souvenirs en vérité.

Un rêve qui devient réalité

Seulement voilà, j’avais d’autres ambitions. Un rêve depuis longtemps déjà me hantait. Je souhaitais, depuis des années vivre de mes créations. Je m’adonnais à la peinture à l’huile sur des toiles en lin et j’avais une grande envie de pouvoir vivre de la vente de mes tableaux.

J’adore la couleur, j’adore travailler sur une composition et j’adooore l’odeur de l’essence de térébenthine !!!

D’ailleurs, dans mon restaurant mes premières oeuvres y sont exposées. Et il m’arrive d’en vendre une parfois.

Loin d’être une fainéante, je trouve vite dur de faire le planton derrière les « billics ». C’est physiquement éprouvant d’être debout pendant des heures dans le stress des commandes et la chaleur des fourneaux. Un métier, certes, que je réussis pas trop mal, mais je crois, au plus profond de moi, que je ne suis pas faite pour ça !

Et puis, ce n’est pas tout, il faut que le lieu soit propre. Comme j’ai choisi de travailler avec des produits frais, il faut s’occuper quotidiennement des commandes ! Préparer et transformer les légumes, fabriquer la pâte au fur et à mesure… Et puis, bien sur, accueillir les clients dans la bonne humeur et être à leur disposition pour les servir du mieux que l’on peut. Et tout ça, toute seule !

Une réalité un peu difficile

Mon corps souffre et me rappelle à l’ordre.

Ma motivation du début s’estompe petit à petit. Je trouve de plus en plus dur ce métier que j’ai choisi un peu par hasard finalement.

La crêperie, certes petite et dans un bourg isolé, me permet de travailler seule. Enfin, aidée de ma fille à l’occasion en cas de panique hors saison…

L’été venu, je m’entoure de personnel et le rôle de patronne est loin d’être inné pour moi. Là encore pas facile de déléguer, de faire confiance, sans doute un peu trop maniaque, le rôle de chef cuisinier est loin d’être facile !

Une aventure qui tourne au cauchemar

Dormant peu et passant le plus clair de mon temps à travailler, je me permet quand même de sortir après mon service. J’ai besoin de m’aérer la tête. Une petite sieste l’après midi avant le service du soir est souvent la bienvenue. Les heures ne sont pas comptées sinon c’est la déprime sur le champs !!

Comment sortir de cette belle aventure qui tourne au cauchemar ?

Une petite longère, sans doute une ancienne ferme, est mise en vente sur la commune à côté de la plage que je fréquente hors saison. C’est une jolie construction, pas très grande, avec son four à pain où sur la façade est nichée une petite vierge.

Je commence à rêver…

J’imagine ouvrir un lieu autour de la création. J’y ouvrirai une boutique et vendrai mes peintures. Dans le jardin assez grand et bien situé sur la route touristique du Cap Fréhel, j’y vois bien aussi une aire de pic-nic avec des jeux pour les enfants où je servirai des boissons aux touristes de passage… Juste l’après midi !

Oui, j’y pense de plus en plus. Je vais lui rendre visite souvent à cette vieille bâtisse qui commence à tomber en ruine. Je sais qu’elle est la propriété de la commune. Elle est à l’abandon, depuis quelques années où aucun des projets n’a réussit à aboutir, problème de normes apparement. Je pensais bien qu’un jour la mairie finirai par la vendre.

En attendant, je rêvais et construisais mon projet dans ma tête me faisant oublier le dur métier que j’avais choisi un peu par défi. Je me rendais bien compte que je n’étais pas vraiment à ma place derrière les galetiers, malgré les compliments et la réputation que j’avais battie en quelques années !

Quand le rêve devient réalité

Et puis, le jour tant attendu est enfin arrivé ! La mairie a pris la décision de s’en séparée, enfin. Je n’en crois pas mes oreilles. Je suis tellement contente.

Je commence à monter mon projet. C’est parti. Et j’avais un argument sur les autres éventuels acheteurs, pensais-je, car j’y habiterai à l’année !

J’ai commencé à calculer, réfléchir, imaginer, faire parler les chiffres pour voir la faisabilité de mon projet.

Un jour, je vais sur place pour bien étudier le terrain. Et là, c’est la stupeur totale, la vierge a été volée !

Qui a fait ça ? Pourquoi ?

Je modèle ma première sculpture

Sans réfléchir plus d’une seconde, je me dis que la première chose à faire avant quoi que soit et d’acheter cette maison, c’est de refaire une petite vierge. Remettre cette figurine protectrice à sa place ! Je n’ai jamais modelé la terre et ce sera ma première sculpture. Je n’en ai pas vraiment conscience, c’était comme un feu sacré !

Je connaissais l’existence d’un potier dans le village voisin. Ni une ni deux, je m’y rends et demande un bout de terre pour sa réalisation. Je n’ai jamais fait ça mais c’est une évidence pour moi que c’est ce qu’il faut faire. Je demande toutefois quelques explications au potier charmant qui me renseigne généreusement et c’est parti. 🙂

ma première sculpture, une vierge à l'enfant

J’apprécie tout de suite le contact de mes mains dans la terre. J’aime le coté malléable et doux de la matière. En souvenir de la vierge du bourg de Rumengol où je passais les vacances durant mes jeunes années, je fis une vierge couronnée !

Il fallait bien ça !

Une fois réalisée et évidée, suivant méticuleusement les conseils du potier, je retourne le voir pour la cuisson.

Même pas cassée !! Ma première oeuvre est là dans mes mains. Un peu naïve et finalement très sérieuse, elle porte son enfant bien haut avec une attention particulière.

Ma première sculpture en grès émaillée

Il me propose de l’émailler et voilà le résultat :

ma première sculpture

C’est ainsi qu’est née ma première œuvre en céramique, ma première sculpture.

Ce qui est intéressant dans cette histoire, que je n’ai pas réalisé sur le champs mais plutôt plusieurs années après. C’est qu’en accomplissant cette vierge, je donnais naissance à ma propre réalisation. Je veux dire par là, qu’il me semble que la vierge à l’enfant est le symbole justement de porter et de révéler au monde l’enfant intérieur que nous portons tous en nous.

Et quelque part, c’est un peu comme si inconsciemment, c’était moi que je souhaitais « mettre au monde ».

La révélation de ma première sculpture

Voilà, l’histoire de ma première création en argile. En 2000, à la suite de cette découverte, je participais à un concours de sculpture et je gagnais le privilège d’exposer gratuitement à la capitale !

Je n’étais alors pas vraiment prête encore à vendre mes créations. J’avais trouvé le chemin et c’était là le principal.

première sculpture en grès émaillé

😉

Oh, au fait !
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Je vous souhaite une journée lumineuse !

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2 commentaires

Katia · 8 février 2018 à 09:22

Elle est super ton histoire, tu as eu le courage de suivre tes rêves! Et ça c’est énorme! Je suis vraiment contente de te lire, ça me redonne l’envie de créer!!!

    Isabelle Barrandon · 8 février 2018 à 10:12

    Merci pour ton message ! C’est super si cela redonne ou donne envie. Car on est là pour ça… faire des expériences et créer !!

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